mardi 15 mars 2005

Printemps

Ainsi s'en vint le printemps, à la faveur d'un rayon de soleil chauffant doucement les bourgeons des arbres fruitiers qui bientôt seront en fleurs...

Dans la mare tourne toujours le poisson-chat, sans trêve car c'est sa nature. Une ombre de loup s'est profilée à la surface ; excuse-moi du retard, Luminalba, douce licorne, excuse les mots qui pas encore n'ont franchi la barrière de mon esprit. Mais l'ombre du loup m'a bloqué, a empli mon âme, et il fallait que jaillisse ce cri pour que je puisse m'en retourner vers toi.

Mais voilà, le loup s'en est allé, hier j'ai taillé les branches mortes aux troncs des arbres et dorénavant je peux rire et chanter, libre enfin.

Car voici, c'est que le printemps est là, c'est que chantent les oiseaux aux alentours de la longère, c'est que le Chuch fait le fou en jouant avec les chiennes en se prenant pour le maître des lieux, c'est que les poules rousses, se regorgeant, grosses commères austères, font bouffer leurs plumes d'un air pincé en s'indignant de ce qu'elles ne puissent quitter leur basse-cour, jeunes et tendres pousses de salade obligent.

C'est le printemps, Luminalba, le temps de la lumière, le temps où danser sur les champignons en compagnie du Petit Peuple, le temps où s'émerveiller de la floraison des digitales dans les fossés, le temps des crocus jaunes qui éclaboussent de soleil le vert cru et flamboyant, presque fluo, de la pelouse.

C'est le temps où bientôt, très bientôt, je continuerai ton histoire.

Bonjour, le monde, il fait soleil en Brocéliande, aujourd'hui, et c'est un jour magnifique pour rire et danser.